Compte rendu cercle littéraire du 10 octobre 2017
Chers lecteurs,
Merci à tous les participants, qu’ils soient venus avec des livres ou pas. Ce fut un bon moment de partage et de découverte. Une nouvelle fois nous avons eu des choix très différents. Laissez-vous tenter par les lectures des autres. Et pour ceux et celles qui n’ont pas pu venir ce mois-ci le prochain cercle aura lieu le 14 novembre à 18 h à la médiathèque de Saint Laurent de la Cabrerisse.
En voici un reflet.
Marie-Baie
« Mon étrange petite sœur et les prisonniers d’Alcatraz » Gennifer Choldenko
R.CHO b disponible à la BDA
Prison d'Alcatraz, 1935. Fraîchement embauché comme gardien-électricien à la prison d'Alcatraz, M. Flanagan entraîne avec lui sur l'île sa femme et ses deux enfants, Caribou (12 ans) et Nathalie (16 ans). Pour la famille, une nouvelle vie pleine de dangers commence. Ce que souhaite Caribou avant tout, c'est protéger Nathalie, sa grande (petite) sœur autiste et lui éviter l'institut spécialisé. Ce qu'il voudrait aussi : attirer l'attention de Lola, la peste si craquante qui règne sur sa nouvelle bande de copains. Ce qu'il désirerait en secret : rencontrer un des prisonniers d'Alcatraz... et pourquoi pas le mythique Al Capone ? Comment peut-il se douter un seul instant que Nathalie, désespérément fragile, quasiment muette, enfermée dans sa tête, sera celle qui réalisera ses rêves ? Ce roman a reçu le célèbre Newbery Honor Book 2005 et a longtemps figuré sur la prestigieuse liste des meilleures ventes du New York Times.
Christian
« Fascisme français ? La controverse » Sous la direction de Serge Berstein et Michel Winock
Non Disponible
La France a-t-elle été le laboratoire du fascisme ? C'est la thèse défendue depuis trente ans par ad hominem, analyses historiques et calomnies, interrogations sur l'utilisation des archives et partis pris idéologiques.
Au-delà des querelles de personnes, et en se limitant strictement à la discussion intellectuelle,
Non, le fascisme ne prit jamais en France l'allure d'un mouvement de masse. Et, s'il y eut bien une " imprégnation fasciste " dans les années 1930, elle fut surtout le fait d'intellectuels dont Sternhell grossit démesurément l'influence pour les besoins de sa démonstration.
Un décryptage salutaire par des auteurs incontestables.
Dominique & Jean-Jacques
« La tresse » Laetitia Colombani R.Col disponible prochainement à la BDA
Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.
Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.
Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.
Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.
Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.
Richard
« Salammbô » Richard Druillet NON disponible
Au IIIe siècle avant J.-C., les mercenaires employés par Carthage pendant la première guerre punique se soulèvent contre leurs employeurs qui reportent sans arrêt le paiement de leur solde. Deux chefs de clans barbares, Mathô et Narr’Havas, tombent amoureux de la belle et éthérée Salammbô, fille d’Hamilcar, le suffète de Carthage. S’ensuivra un conflit sanglant et de maintes surprises du destin. Une guerre qui a plus à voir avec les sentiments d’orgueil, de passion et de désir qu’avec la politique...Salammbô fut d’abord un roman que Flaubert écrivit à la moitié du XIXe siècle pour s’extraire du monde contemporain, raconter l’exotisme. Salammbô, Druillet se la réapproprie à partir de 1980, d’abord dans les pages de "Métal Hurlant" puis dans "Pilote". Il transpose les guerres puniques dans le Monde de l’Étoile, et donne à Mathô l’identité de son personnage fétiche, Lone Sloane, venu se perdre dans la guerre pour l’amour d’une femme fatale. Le verbe à la fois sobre et luxuriant de Flaubert est transcendé par les pages incroyables de Druillet, arrivé à la maturité de son talent, qui explose les cadres et s’affranchit des conventions de la bande dessinée.Un triptyque capital dans l’histoire de la bande dessinée, remaquetté pour cette nouvelle édition en intégrale.
« Salammbô » Gustave Flaubert R.FLA
Il arriva juste au pied de la terrasse. Salammbô était penchée sur la balustrade; ces effroyables prunelles la contemplaient, et la conscience lui surgit de tout ce qu'il avait souffert pour elle. Bien qu'il agonisât, elle le revoyait dans sa tente, à genoux, lui entourant la taille de ses bras, balbutiant des paroles douces; elle avait soif de les sentir encore, de les entendre; elle ne voulait pas qu'il mourût! À ce moment-là, Mâtho eut un grand tressaillement; elle allait crier. Il s'abattit à la renverse et ne bougea plus.
Odile
« La dame du manoir » // « La recluse de Wildfell Hall » Anne Bronté R.BRO disponible BDA
Ce roman semble avoir deux traductions différentes.
L'arrivée de Mrs Helen Graham, la nouvelle locataire du manoir de Wildfell, bouleverse la vie de Gilbert Markham, jeune cultivateur.
Qui est cette mystérieuse artiste, qui se dit veuve et vit seule avec son jeune fils ? Quel lourd secret cache-t-elle ? Sa venue alimente les rumeurs des villageois et ne laisse pas Gilbert insensible. Cependant, la famille de ce dernier désapprouve leur union et lui-même commence à douter de Mrs Graham... Quel drame s'obstine-t-elle à lui cacher ? Et pourquoi son voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si jalousement sur elle ?
Publié en 1848, La Dame du manoir de Wildfell analyse la place des femmes dans la société victorienne. Considéré comme l'un des tout premiers romans féministes, il entretient de nombreux liens avec Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë et s'inspire de la descente aux enfers, de l'alcoolisme et de la débauche de leur frère Branwell, mort entre leurs bras.
Jean-Marie
« Une Colonne de feu » Ken Follet
Livre de la rentrée Non Disponible
Après Les Piliers de la Terre et Un monde sans fin, Ken Follett renoue avec la magnifique fresque de Kingsbridge, qui a captivé des millions de lecteurs dans le monde entier.
Noël 1558, le jeune Ned Willard rentre à Kingsbridge : le monde qu'il connaissait va changer à tout jamais... Les pierres patinées de la cathédrale dominent une ville déchirée par la haine religieuse et Ned se retrouve dans le camp adverse de celle qu'il voulait épouser, Margery Fitzgerald.
L'accession d'Élisabeth Ire au trône met le feu à toute l'Europe. Les complots pour destituer la jeune souveraine se multiplient, notamment en France où la séduisante Marie Stuart – considérée comme l'héritière légitime du royaume anglais et issue de la redoutable famille française de Guise – attend son heure. Pour déjouer ces machinations, Élisabeth constitue les premiers services secrets du pays et Ned devient l'un des espions de la reine. À Paris, il fait la connaissance de la libraire protestante Sylvie Palot dont le courage ne le laisse pas indifférent...
Dans ce demi-siècle agité par le fanatisme qui répand la violence depuis Séville jusqu'à Genève, les pires ennemis ne sont cependant pas les religions rivales. La véritable bataille oppose les adeptes de la tolérance aux tyrans décidés à imposer leurs idées à tous les autres – à n'importe quel prix.
Joël & Bernadette
Jean-Pierre Grotti : Discussion autour de son œuvre en général et « le long chemin de Joaquin l’Espagnol » en particulier.
« Le long chemin de Joaquin l’Espagnol » Jean-Pierre Grotti R.GRO
Pris dans le tourbillon infernal de la guerre d’Espagne, Joaquin Garcia Sanchez doit affronter la férocité du fascisme, la souffrance, l’emprisonnement, l’injustice, et la mort de ceux q’ il aime. Vaincu et humilié, il va pourtant rester debout avec, planté dans le cœur comme un drapeau, un ardent désir de vivre. Seul le souvenir de la douce Maria lui permettra de résister. Depuis un petit village de Castilla la Mancha jusqu à un autre petit village du Roussillon, voici l’histoire extra-ordinaire d un homme pas tout à fait ordinaire. C est la découverte du carnet authentique d un réfugié espagnol qui a poussé Jean-Pierre Grotti à se lancer dans l écriture de cette poignante histoire.
Lulu
« Un avion sans elle » Michel Bussi R. Bussi R.BUS
Dans quatorze minutes, Lyse-Rose aurait dix-huit ans, officiellement du moins... Qui était-elle ? Il n'avait toujours aucune certitude. Une chance sur deux, comme au premier jour.
Il avait consacré des milliers d'heures à aller jusqu'au bout du moindre détail de cette affaire...
Tous ces indices, ces notes, ces recherches, s'envolaient maintenant en fumée. Les traces de cette enquête disparaissaient en à peine quelques heures.
Dix-huit ans d'enquête pour rien.
Quelle ironie...
Toute sa vie se résumait dans cet autodafé dont il était le seul témoin.
Dans quatorze minutes, Lylie aurait dix-huit ans, officiellement du moins... Qui était-elle ? Il n'avait toujours aucune certitude. Une chance sur deux, comme au premier jour. Pile ou face.
Lyse-Rose ou Emilie ?
Anne
« Les chevaliers du subjonctifs » Erik Orsenna 840 ORS
Il y a ceux qui veulent gendarmer le langage et le mettre à leur botte, comme le terrible Nécrole, dictateur de l’archipel des Mots, et la revêche Mme Jargonos, l’inspectrice dont le seul idéal est d’« appliquer le programme ».
Et puis il y a ceux qui ne l’entendent pas de cette oreille, comme Jeanne et Thomas, bientôt traqués par la police comme de dangereux opposants… Leur fuite les conduira sur l’île du Subjonctif. Une île de rebelles et d’insoumis. Car le subjonctif est le mode du désir, de l’attente, de l’imaginaire. Du monde tel qu’il devrait être…
Après l’immense succès de La grammaire est une chanson douce, Erik Orsenna, académicien hors norme, poursuit son combat en faveur de la langue, non pas en magister, mais en poète, en homme épris des mots et des vastes horizons qu’ils nous ouvrent.
Maria
« La tourmente » Wladimir Sorokine R.SOR Disponible à la BDA
Tirée par cinquante mini-chevaux, une trottinette des neiges emporte vers un village frappé par une épidémie un médecin qui rappelle fortement le Boulgakov des Carnets d’un jeune médecin. Elle est conduite par le « Graillonneux », livreur de pain de son état, incarnation touchante et presque caricaturale du moujik.
Le couple classique de la littérature russe – le peuple et son élite, la seconde voulant éternellement faire le bonheur du premier et faisant son éternel malheur – se trouve à nouveau réuni, fonçant à travers l’espace et le temps dans ce curieux véhicule, version sorokinienne de la célèbre troïka de Gogol.
« Russie, où cours-tu donc ? » demandait l’auteur des Âmes mortes au début du XIXe siècle.
Vladimir Sorokine pose à son tour la question des destinées d’une Russie lancée à fond de train sur un chemin qui semble s’étirer par-delà l’horizon. Mais cette fois, la route est presque inexistante, invisible, effacée par la tourmente qui se déchaîne.
Rose-Marie
« Intérieur Nuit » Marisha Pessl R.PES
Par une froide nuit d’octobre, la jeune Ashley Cordova est retrouvée morte dans un entrepôt abandonné de Chinatown. Même si l’enquête conclut à un suicide, le journaliste d’investigation Scott McGrath ne voit pas les choses du même œil. Alors qu’il enquête sur les étranges circonstances qui entourent le décès, McGrath se retrouve confronté à l’héritage du père de la jeune femme : le légendaire réalisateur de films d’horreur Stanislas Cordova - qui n’est pas apparu en public depuis trente ans. Même si l’on a beaucoup commenté l'œuvre angoissante et hypnotique de Cordova, on en sait très peu sur l’homme lui-même. La dernière fois qu’il avait failli démasquer le réalisateur, McGrath y avait laissé son mariage et sa carrière. Cette fois, en cherchant à découvrir la vérité sur la vie et la mort d’Ashley, il risque de perdre bien plus encore… Jouant avec les codes du thriller, incluant dans son récit des documents, photographies, coupures de journaux ou pages web, Pessl nous entraîne dans une enquête vertigineuse autour de Stanislas Cordova et de sa fille, deux êtres insaisissables attirés par l’horreur et le mal. L’inventivité de l’auteure et son goût indéniable pour les pouvoirs de la fiction font penser tour à tour à Paul Auster, Georges Perec, ou Jorge Luis Borges. Avec son style maîtrisé et ses dialogues incisifs, ce roman, sous l’apparence classique d’un récit à suspense, explore la part d’ombre et d’étrangeté tapie au cœur de l’humain.