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Mediathèque de Saint Laurent de la Cabrerisse 11220
19 octobre 2017

Avis de lecteur : Les derniers Libertins

Benedetta GRAVERI

traduit de l'italien par Dominique Vittoz. (non disponible au prêt)

L'auteur : Benedetta Graveri.

74 ans,

Historienne italienne contemporaine,

Enseignante à l'université soeur-Ursule-Benincara de Naples, spécialiste de la civilisation française des XVIIe et XVIIIe siècles.

 

derniers libertins

Le livre : Les derniers libertins.

Ce n'est pas un livre d'histoire, même si son contenu est reconnu vrai, c'est un roman. Le roman vrai des derniers éclats d'un absolutisme vieillissant, la chronique d'une civilisation brillante et raffinée que la Révolution de 1789 emportera. C'est le récit de la « vraie vie » de sept aristocrates de haut lignage pour qui le libertinage est devenu un idéal de vie.

Ces « nouveaux libertins » du XVIIIe siècle le sont dans toute l'acception du terme. Partisans d'une liberté accrue, ils se revendiquent pleinement du courant libertin, tant dans le domaine de la pensée que dans celui des mœurs.

Libertins d'esprit, ils adhèrent à la philosophie matérialiste et n'hésitent pas à remettre en question les dogmes établis par la religion officielle, le christianisme. Devenus, pour la plupart athés, ils considèrent que la raison est primordiale par rapport à la religion et n'hésitent à manifester leur indépendance de pensée. Au plan politique, ils estiment nécessaire d'entreprendre les réformes indispensables au pays et d'instaurer une monarchie constitutionnelle.

Libertins de mœurs, ils sont épicuriens, recherchent le plaisir avant tout, sans aucune limite morale. Tout est bon pour satisfaire leur plaisir charnel. Leur quête égoïste du plaisir relève parfois d'une certaine forme de perversion. La vie en société constitue pour eux un jeu de dupe dont ils maîtrisent les codes et les enjeux. La séduction est un art complexe, entrepris comme un défi. La femme est une proie à « entreprendre » et à « conquérir » qui finit, plus ou moins rapidement par céder devant son « chasseur ».

Ces « derniers libertins » sont :

Le duc de Lauzun  (1734-1793) ;

Le vicomte Joseph-Alexandre de Ségur (1756-1805) ;

Le duc de Brissac  (1734-1792) ;

Le comte de Narbonne  (1755-1813) ;

Le chevalier de Boufflers  (1738-1815) ;

Le comte Louis-Philippe de Ségur, frère aîné du précédent  (1753-1830) ;

Le comte de Vaudreuil (1740-1817).

Ils étaient tous amis et se connaissaient de longue date. Ils fréquentaient les mêmes milieux, partageaient les mêmes intérêts, poursuivaient les mêmes ambitions, courtisaient les mêmes femmes.

Leurs biographies présentent de nombreuses analogies.

Tous sont issus de la haute noblesse française, appartiennent à la même génération a qui il arrive, comme a pu l'écrire Beaumarchais, « chose doublement belle et heureuse » que d'avoir « vingt ans » en 1774 quand Louis XVI arrive sur le trône. Ils faisaient partie d'une élite qui crut alors possible de concilier un art de vivre fondé sur l'esprit de caste et les privilèges avec l'exigence de changement inscrite dans les idéaux de justice, de tolérance et de citoyenneté que véhiculait la philosophie des lumières . Ils ne se demandaient pas jusqu'où les avantages liés à leur rang étaient compatibles avec les réformes qu'ils soutenaient.

Nous commençons par suivre le parcours personnel de chacun de ses aristocrates, avec un passage obligé par le métier des armes avant de bifurquer, pour certains vers la diplomatie et, pour d'autres vers une carrière artistique.

Nous les retrouvons ensuite en 1789 et traversons avec eux les épisodes agités de la Révolution française.

Avant de « Tourner la page ».

A l'exception du comte de Vaudreuil qui dut s'exiler à la hâte, tous saluèrent avec enthousiasme la convocation des états généraux en 1789. Leurs routes ne divergèrent qu'ensuite durant la révolution.

Paradoxalement, le seul qui jura fidélité à la république, périra sur l'échafaud en 1793. Jugé trop tiède, il était devenu suspect aux yeux du comité de salut public auquel il appartenait.

Le premier à tomber fut le duc de Brissac. Devenu l'amant de Mme du Barry il sera victime de la fureur populaire et trouvera la mort en 1792 à Versailles, atrocement assassiné par la foule en furie.

Tous les autres connaîtrons l'empire et, pour l'un d'entre eux, la restauration.

Au total, ils auront beaucoup servi mais, au fond, il est permis de se demander qui ou quelle cause ?

C'est un pavé de 635 pages très précis, fort bien documenté, mais assez monotone et qui finit par devenir, il faut l'avouer, un peu ennuyeux.

Même si j'ai souhaité aller jusqu'au bout, je l'ai moyennement apprécié et je ne saurais trop en déconseiller la lecture à celles ou ceux qui cherchent un roman pour se détendre.

Un dernier point :

Outre de m'aider à approfondir ma connaissance des mœurs aristocratiques, ce livre m'a permis d'enrichir mon vocabulaire d'un mot nouveau.

Savez-vous ce qu'est un « GOGUETTIER » ?

C'est celui qui participe à une goguette, c'est-à-dire qui prend part à une pratique festive consistant à se réunir en petit groupe de moins de 20 personnes pour organiser des dîners et des soirées chantantes.

 

Christian

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