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Mediathèque de Saint Laurent de la Cabrerisse 11220
16 janvier 2018

Avis de lecteur : Sucre noir

 

sucre noir

« Sucre noir » Miguel Bonnefoy

 

Rose-Marie,

Un roman surprenant qui débute par un événement presque surréaliste avec ce bateau posé sur la canopée amazonienne. De cet événement originel vont découler bien des folies. Cela m’a fait penser aux conquistadors du film  « Aguire la colère de Dieu ».

Un commandant qui devient fou et entraine dans sa chute son équipage. Ce trésor maudit va hanter bien des vies. Il s’en dégage une atmosphère létale. C’est comme si ce trésor faisait ressortir la cupidité cachée au fond du cœur de certains.

La folie de l’or va conduire certains vers la perte de leur âme. C’est presque comme une épreuve pour les cœurs purs. Qui va se laisser corrompre l’âme ? On a un parallèle qui est fait dans la recherche du bonheur dans ce cas aussi certains peuvent se perdre.

On va surtout suivre les parcours de Serena et  Severo. Elle, elle cherche l’éveil de l’esprit et du corps, lui, cherche ce trésor maudit mais chacun va dévier l’autre de sa quête, du moins momentanément.

Ce qui m’a frappé dans cette histoire c’est la notion (distorsion ?) du temps.

Le temps d’inaction sur le bateau. Ces hommes qui passent des mos dans tenter de partir comme s’il le trésor les aimantaient.

Trois cent ans séparent les deux périodes de cette narration.

Puis dans l’histoire des familles Otero-Brancamonte on a parfois des scènes ou le narrateur dit par exemple pendant 20 ans ils vont faire cela, puis on revient au présent alors on ne sait plus si des jours, des mois ou des années sont passés. On a des références tel que la TSF, le détecteur de métaux, la Ford T, la première guerre mondiale, la photographie,  la mise en place de la poste etc. et en même temps ce lieu semble coupé du monde et du temps.  L’Andalou et le photographe sont les seuls apports extérieurs. Ils ne vont jamais à la capitale et l’Etat ne vient pas à eux, pourtant ils tiennent leurs comptes et vivent dans une structure administrative.  En lisant ce roman je n’ai pu m’empêcher d’avoir une pensée pour « le vieux qui lisait des romans d’amour » de Sepulveda.

Il faut attendre la génération suivante pour qu’Eva Fuego offre une horloge à la ville : « Ce fut à la même époque que l’on installa la première horloge sur le fronton de la mairie, afin que le temps ne soit le privilège de personne » p.185

Il y a une accélération du temps à partir du moment où apparaît Eva Fuego. C’est comme si les incendies  jouaient  un rôle d’accélérateur  qui met le feu aux poudres et se propagent et détruisent tout.

J’ai bien aimé le personnage de Serena dont on ne sait pas si elle vie dans sa bulle ou si elle passe à côté de sa vie ou si au contraire elle sait prendre les trains en marche.  Le fait qu’elle lise les livres sans en connaître la fin, et tout particulièrement celui de « Madame Bovary » je trouve cela très significatif.

Serena n’est pas aussi sereine que le laisse présager son prénom. Severo n’a rien de sévère. Il n’y a que Eva Fuego qui porte bien son prénom peut-être parce qu’il lui a été donné dans des circonstances particulières.

La fin nous laisse songeurs, le trésor ne se révèle qu’à certaines personnes. Il brûle les esprits si on ne sait en faire bon usage.

Ce roman me laisse un peu perplexe il y a un côté elliptique qui rend la lecture assez rapide et dynamique,  cependant on sent qu’il y a matière à un roman plus dense et plus étoffé, les personnages ne demandent qu’à être plus développés, les relations entre caractère et rôle en fonction du sexe sont au stade de l’ébauche.  Est-ce parce que « cent ans de Solitude » hante mon esprit ?

 

4e de couv. :

Dans un village des Caraïbes, la légende d’un trésor disparu vient bouleverser l’existence de la famille Otero. À la recherche du butin du capitaine Henry Morgan, dont le navire aurait échoué dans les environs trois cents ans plus tôt, les explorateurs se succèdent. Tous, dont l’ambitieux Severo Bracamonte, vont croiser le chemin de Serena Otero, l’héritière de la plantation de cannes à sucre qui rêve à d’autres horizons.
 Au fil des ans, tandis que la propriété familiale prospère, et qu’elle distille alors à profusion le meilleur rhum de la région, chacun cherche le trésor qui donnera un sens à sa vie. Mais, sur cette terre sauvage, la fatalité aux couleurs tropicales se plaît à détourner les ambitions et les désirs qui les consument. 

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